Comment savoir si j’ai un trouble du comportement alimentaire (TCA) ?

Les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont des pathologies complexes qui vont bien au-delà de la simple volonté de contrôler son poids. Ils affectent la relation à la nourriture, au corps et à soi-même, entraînant une souffrance psychologique et physique importante. Mais comment savoir si votre relation à l’alimentation est problématique ?

 

Beaucoup de personnes vivent avec un TCA sans en être pleinement conscientes, car ces troubles peuvent être insidieux et socialement normalisés (régimes extrêmes, obsession du « manger sain », culpabilité alimentaire…). Dans cet article, nous verrons comment mieux identifier les signes évocateurs d’un TCA, en nous appuyant sur le modèle bio-psycho-social qui explique comment ces troubles se développent.

1. Qu’est-ce qu’un TCA ?

Un trouble du comportement alimentaire est une dérégulation durable de l’alimentation, influencée par des facteurs psychologiques, biologiques et environnementaux. Il ne s’agit pas seulement d’une mauvaise habitude alimentaire, mais d’un trouble mental reconnu nécessitant une prise en charge adaptée.

 

Les TCA les plus connus sont :

  • L’anorexie mentale : restriction alimentaire extrême et peur intense de prendre du poids.
  • La boulimie nerveuse : alternance de crises alimentaires incontrôlées et de comportements compensatoires (vomissements, jeûnes, sport excessif).
  • L’hyperphagie boulimique : crises alimentaires sans comportement compensatoire, souvent associées à un sentiment de perte de contrôle.

D’autres formes existent, comme l’orthorexie (obsession du « manger sain »), l’ARFID (rejet de certains aliments par dégoût ou anxiété) ou le pica (ingestion de substances non comestibles).

2. Quels sont les signes qui doivent alerter ?

Si vous vous posez la question de savoir si vous souffrez d’un TCA, voici quelques indicateurs clés à observer :

Les signes comportementaux
  • Restriction alimentaire : évitement de certains aliments, sauts de repas fréquents.
  • Crises de compulsion : manger de grandes quantités de nourriture en un temps court avec un sentiment de perte de contrôle.
  • Comportements compensatoires : vomissements provoqués, usage de laxatifs, sport excessif, jeûnes après une prise alimentaire.
  • Obsession pour l’alimentation : pensées envahissantes sur la nourriture, planification excessive des repas.
  • Rituels alimentaires : découper les aliments en tout petits morceaux, manger très lentement, ne manger que certains types d’aliments.
Les signes émotionnels et cognitifs
  • Peur intense de prendre du poids, même en étant à un poids normal ou insuffisant.
  • Distorsion de l’image corporelle : perception erronée de son corps (se voir « trop gros » malgré une maigreur évidente).
  • Culpabilité alimentaire excessive : se sentir coupable après chaque prise alimentaire.
  • Perte de plaisir alimentaire : manger devient source d’angoisse et de contrôle.
  • Isolement social : éviter les repas entre amis ou en famille pour masquer ses comportements.
Les conséquences physiques
  • Perte de poids rapide ou oscillations de poids sans raison médicale apparente.
  • Fatigue chronique, vertiges, évanouissements.
  • Problèmes digestifs : constipation, douleurs abdominales, reflux acide.
  • Aménorrhée (absence de règles) chez les femmes.
  • Problèmes dentaires (érosion de l’émail causée par les vomissements fréquents).

Si plusieurs de ces signes résonnent en vous, il est important de ne pas les minimiser et d’en parler à un professionnel.

3. Le modèle bio-psycho-social des TCA

Le développement d’un TCA est influencé par trois grandes catégories de facteurs : biologiques, psychologiques et sociaux.

Les facteurs biologiques
  • Prédispositions génétiques : certaines personnes ont une vulnérabilité héréditaire aux TCA.
  • Altérations neurobiologiques : dérèglements des neurotransmetteurs impliqués dans la régulation de l’appétit et des émotions (dopamine, sérotonine).
  • Carences nutritionnelles : une alimentation déséquilibrée peut perturber les signaux de faim et de satiété.
Les facteurs psychologiques
  • Troubles anxieux ou dépressifs : de nombreuses personnes souffrant de TCA ont une anxiété élevée ou des antécédents dépressifs.
  • Faible estime de soi : l’insatisfaction corporelle et la recherche de contrôle sont fréquentes.
  • Perfectionnisme et rigidité cognitive : tendance à vouloir tout maîtriser, difficulté à gérer l’incertitude.
  • Traumatismes et expériences de vie difficiles : violences, harcèlement, rejet social, deuils…
Les facteurs sociaux et culturels
  • Pression sociétale sur l’image corporelle : les standards de beauté valorisent souvent la minceur extrême.
  • Environnement familial : commentaires négatifs sur le poids durant l’enfance, parents eux-mêmes préoccupés par leur alimentation.
  • Culture des régimes : dès l’adolescence, beaucoup de jeunes sont exposés aux diktats du « manger sain » et du contrôle du poids.

4. Que faire si je pense avoir un TCA ?

Si vous vous reconnaissez dans plusieurs des signes évoqués, il est essentiel d’en parler. Les TCA sont des troubles sérieux, mais une prise en charge adaptée permet d’en sortir.

 

Voici les premières étapes à envisager :

 

  • Consulter un professionnel : un psychologue spécialisé en TCA, un psychiatre ou un diététicien formé peut vous aider.
  • Éviter l’auto-diagnostic : il est normal d’avoir des inquiétudes, mais seul un professionnel pourra poser un diagnostic précis.
  • Tenir un journal alimentaire et émotionnel : noter ce que vous mangez et vos émotions peut aider à repérer vos déclencheurs.
  • Briser l’isolement : parler à une personne de confiance (ami, famille, thérapeute) peut être un premier pas.
  • Éviter les régimes restrictifs : ils entretiennent souvent les compulsions alimentaires et le cycle des TCA.

5. Conclusion : écouter les signaux et demander de l’aide

Les TCA ne sont ni une mode, ni un caprice, mais de véritables souffrances qui méritent d’être prises en charge. Si vous avez des doutes sur votre relation à l’alimentation, il est important de ne pas attendre et de consulter un professionnel. Plus la prise en charge est précoce, meilleures sont les chances de guérison.

 

Vous avez le droit de demander de l’aide, et surtout, vous méritez d’aller mieux. N’hésitez pas à consulter le site de la FFAB

Les causes des troubles du comportement alimentaire (TCA) : comprendre pour mieux agir

Les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont des pathologies complexes et multifactoriels. Contrairement aux idées reçues, ils ne résultent pas simplement d’un désir de minceur ou d’un manque de volonté. Ils s’inscrivent dans un mélange de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux qui interagissent et influencent la relation d’un individu avec l’alimentation et son corps.

 

L’un des modèles les plus utilisés pour comprendre ces troubles est le modèle bio-psycho-social proposé par Peter Kinderman. Ce modèle met en évidence l’interaction entre les prédispositions biologiques, les expériences personnelles et les influences sociales dans le développement des troubles mentaux, y compris les TCA. 

1. Facteurs biologiques

Les recherches montrent que les TCA ont une base biologique, incluant des facteurs génétiques, neurologiques et hormonaux qui prédisposent certains individus à développer ces troubles.

Prédisposition génétique

Les études sur les jumeaux et les familles montrent une certaine hérédité des TCA. Certains gènes impliqués dans la régulation de l’humeur, du comportement alimentaire et du métabolisme pourraient influencer la vulnérabilité à ces troubles.

Dysfonctionnements neurologiques

Les circuits cérébraux liés à la récompense, au contrôle des impulsions et à la perception du corps sont souvent altérés chez les personnes souffrant de TCA. Le système dopaminergique, qui joue un rôle clé dans la régulation du plaisir et de la motivation, semble particulièrement impliqué dans la boulimie et l’hyperphagie.

Déséquilibres hormonaux

Les hormones impliquées dans la faim et la satiété, comme la leptine et la ghréline, peuvent être perturbées chez les personnes souffrant de TCA, contribuant à des comportements alimentaires dysfonctionnels.

2. Facteurs psychologiques

Les expériences individuelles et les traits de personnalité influencent grandement la vulnérabilité aux TCA.

Faible estime de soi

Beaucoup de personnes atteintes de TCA ont une faible estime d’elles-mêmes et une tendance à l’autocritique. L’alimentation et le contrôle du poids deviennent alors des moyens de se sentir valorisé.

Anxiété et trouble de l'humeur

Les TCA sont souvent associés à des troubles anxieux, à la dépression ou au trouble obsessionnel-compulsif (TOC). L’anorexie peut procurer une sensation de contrôle, tandis que la boulimie et l’hyperphagie peuvent être des réponses à un stress émotionnel intense.

Traumatismes et évènements de vie

Les expériences traumatiques, comme les abus physiques ou psychologiques, les moqueries sur le poids ou une pression excessive autour de l’apparence, sont des déclencheurs fréquents des TCA.

3. Facteurs sociaux et culturels

Le contexte social et culturel joue un rôle majeur dans la construction des comportements alimentaires et de l’image corporelle.

Influence des médias et des réseaux sociaux

L’omniprésence des idéaux de minceur dans la publicité, les magazines et sur les réseaux sociaux favorise une pression constante sur le corps, poussant certaines personnes à adopter des comportements alimentaires extrêmes pour correspondre à ces standards.

Pression familiale et environnementale

Les commentaires sur le poids, les habitudes alimentaires et les attentes familiales peuvent influencer le développement des TCA. Une atmosphère familiale marquée par un contrôle excessif ou des préoccupations autour du poids peut augmenter la vulnérabilité.

Influence des pairs

Les cercles sociaux peuvent renforcer des comportements alimentaires restrictifs ou excessifs, notamment à travers des discours valorisant certaines pratiques alimentaires ou des habitudes sportives extrêmes.

Une interaction dynamique

Le modèle bio-psycho-social de Kinderman souligne que ces différents facteurs ne fonctionnent pas de manière isolée, mais interagissent constamment. Une personne génétiquement prédisposée aux TCA pourrait voir son trouble déclenché par un stress psychologique intense ou par une pression sociale exacerbée.

Conclusion

Les TCA ne peuvent être réduits à une cause unique. Ils résultent de l’interaction complexe entre des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Une prise en charge efficace nécessite donc une approche globale qui prend en compte ces différentes dimensions, en intégrant un accompagnement médical, psychologique et un soutien social adapté.

Comprendre ces causes permet non seulement d’améliorer la prévention des TCA, mais aussi de proposer des prises en charge plus adaptées aux besoins de chaque individu.

 

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le site internet de la FFAB

Les différents types de TCA : anorexie, boulimie, hyperphagie, et autres formes méconnues

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Les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont des pathologies complexes qui affectent des millions de personnes à travers le monde. Contrairement à certaines idées reçues, ils ne se résument pas à une simple volonté de maigrir ou à un manque de contrôle sur son alimentation.

Les TCA sont des troubles psychologiques profonds qui impliquent une relation conflictuelle avec la nourriture, le corps et souvent une détresse émotionnelle sous-jacente.

Si l’anorexie mentale, la boulimie nerveuse et l’hyperphagie boulimique sont les plus connues, il existe d’autres formes de TCA moins médiatisées mais tout aussi invalidantes. Dans cet article, nous allons explorer les différents types de TCA, leurs manifestations, leurs conséquences et les approches possibles pour s’en sortir.

 

1. L’anorexie mentale

L’anorexie mentale est un trouble grave qui se caractérise par une restriction alimentaire extrême, une peur intense de prendre du poids et une perception déformée de son corps. Les personnes concernées tendent à se voir en surpoids même lorsqu’elles sont très maigres. L’anorexie s’accompagne souvent d’une hyperactivité physique, d’un besoin de contrôle excessif et d’une anxiété importante liée à l’alimentation.

 

Signes et symptômes :

    • Perte de poids importante et rapide

    • Peur intense de grossir, même en sous-poids

    • Obsession pour le comptage des calories et la qualité des aliments

    • Rituels alimentaires stricts (manger très lentement, couper les aliments en petits morceaux, etc.)

    • Hyperactivité physique

    • Isolement social

    • Déni de la maigreur

    • Troubles hormonaux (aménorrhée chez les femmes, perturbations hormonales chez les hommes)

    • Fatigue, déshydratation, problèmes cardiaques

L’anorexie mentale peut être restrictive (restriction alimentaire stricte sans crise de compulsion) ou avec crises et comportements compensatoires (vomissements, prise de laxatifs, etc.).

 

2. La boulimie nerveuse

La boulimie nerveuse se caractérise par des épisodes réguliers de consommation excessive d’aliments (crises de boulimie), suivis de comportements compensatoires pour éviter la prise de poids (vomissements provoqués, exercice excessif, jeûne, prise de laxatifs ou de diurétiques).

 

Signes et symptômes :

    • Prises alimentaires excessives et incontrôlées

    • Sentiment de honte et de culpabilité après les crises

    • Vomissements provoqués, prise de laxatifs, jeûne compensatoire

    • Maux de gorge récurrents, problèmes dentaires (érosion de l’émail dentaire)

    • Oscillations de poids

    • Troubles digestifs

    • Isolement social, anxiété et dépression

Contrairement à l’anorexie mentale, les personnes souffrant de boulimie ont souvent un poids dans la norme, ce qui peut rendre le trouble plus difficile à détecter.

3. L’hyperphagie boulimique

L’hyperphagie boulimique est similaire à la boulimie, à la différence que les crises alimentaires ne sont pas suivies de comportements compensatoires. Ce trouble entraîne souvent une prise de poids importante et s’accompagne d’une grande détresse psychologique.

 

Signes et symptômes :

    • Crises de compulsions alimentaires sans sensation de faim

    • Incapacité à s’arrêter de manger, même en cas d’inconfort

    • Sentiment de honte et de culpabilité après les crises

    • Mange souvent seul(e) pour cacher son comportement

    • Prise de poids progressive

    • Dépression, anxiété et faible estime de soi

4. L’orthorexie

L’orthorexie est une obsession pour une alimentation perçue comme « saine », au point que cela altère la vie sociale et le bien-être psychologique. Ce trouble est encore débattu dans la communauté scientifique mais présente de nombreuses similarités avec les TCA.

 

Signes et symptômes :

    • Obsession pour la qualité des aliments (bio, non transformés, « sains »)

    • Exclusion de nombreux groupes alimentaires

    • Anxiété intense à l’idée de manger quelque chose de « mauvais »

    • Isolement social lié aux restrictions alimentaires

5. Le trouble d’alimentation sélective (ARFID)

L’ARFID (Avoidant/Restrictive Food Intake Disorder) est un trouble caractérisé par une sélection alimentaire extrême, souvent déterminée par la texture, la couleur ou l’odeur des aliments.

Contrairement à l’anorexie mentale, l’ARFID ne repose pas sur une peur de grossir.

Signes et symptômes :

    • Rejet de certaines textures, goûts ou odeurs

    • Difficulté à manger une variété d’aliments

    • Carences nutritionnelles

    • Angoisse intense face à la nouveauté alimentaire

6. Autres formes de TCA moins connues

    • Le pica : ingestion de substances non comestibles (terre, craie, savon, etc.).

    • Le mérycisme : régurgitation volontaire et remastication des aliments.

    • La bigorexie : obsession pour le sport et le développement musculaire, souvent accompagnée de restrictions alimentaires strictes.

Conclusion

Les TCA sont des troubles complexes qui affectent la santé physique et mentale. Une meilleure reconnaissance de ces différents troubles permet un diagnostic précoce et un accompagnement adapté. Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour un accompagnement.

 

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Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de la FFAB.

Comment bien choisir son psychologue ?

bien choisir son psychologue

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Le premier pas

comment bien choisir son psychologue

A priori, si vous lisez cet article, c’est que vous avez pris la décision de consulter un psychologue, et pour cela : félicitations ! Cette décision est la première étape vers le changement et un mieux être ! Oui, mais ensuite ? Si malgré votre motivation, vous ne savez pas par où commencer pour trouver un thérapeute qui vous conviendra…. vous êtes au bon endroit !  En effet, nous allons voir dans cet article les différentes étapes pour trouver LE psychologue qu’il vous faut, et tenter de répondre à la fameuse question « Comment bien choisir son psychologue ? ».

Qu'est ce qu'un psychologue ?

comment bien choisir son psychologue

Le parcours

Le psychologue est diplômé d’un master en psychologie et son travail est d’accompagner les personnes en souffrance psychologique. Ainsi, le titre de psychologue est protégé par la loi et un code de déontologie existe pour réguler et moduler les pratiques. Le psychologue peut travailler dans des structures médico-sociales très variées (hôpital, clinique, IME, CMP, EHPAD…), ou encore être à son compte en libéral.  De même, le psychologue peut intervenir de différentes manières, notamment en pratiquant la psychothérapie – ce qui nous intéresse ici.    Dans ce cas, il est psychologue – psychothérapeute.

Les différentes spécialités

Le psychologue peut également choisir parmi plusieurs spécialités : la psychologie clinique (ou psychopathologie), la psychologie du développement, la psycho-gérontologie, la psychologie cognitive, la psycho-criminologie, la psychologie sociale, la psychologie du travail etc. En général, le psychologue qui pratique la psychothérapie a suivi un parcours clinique : on parle alors de « psychologue clinicien ».

Les différentes thérapies

En plus de sa spécialité, chaque thérapeute a sa façon de travailler, et il en existe une multitude : la psychanalyse, les TCC (thérapies cognitivo-comportementale), les thérapies systémiques (couple, famille) ; ou encore des thérapies plus récentes comme l’analyse transactionnelle, l’EMDR, l’ACT ou l’hypnose.

En bref, vous l’aurez compris : chaque psychologue est unique ; de par son parcours, sa spécialité, les thérapies qu’il propose… mais également en termes de personnalité ! Mais c’est une bonne nouvelle, puisque cela signifie qu’il existe forcément un psychologue fait pour vous !

Quelle est la différence entre un psychologue, un psychiatre, un psychanalyste et un psychothérapeute ?

comment bien choisir son psychologue

⤳ Attention à ne pas confondre le psychologue avec ses confrères le psychiatre, le psychanalyste et le psychothérapeute !

Le psychiatre

Le psychiatre est diplômé d’études de médecine et s’est spécialisé en psychiatrie : c’est donc un médecin spécialiste.  Il soigne les troubles mentaux et les maladies mentales – entre autres – par le recours à la médication : c’est d’ailleurs le seul à pouvoir prescrire des médicaments !  C’est pourquoi, ses consultations peuvent être prises en charge par la sécurité sociale. D’autre part, l’exercice est protégé et les psychiatres font partie de l’Ordre des médecins.

Le psychanalyste

L’appellation « psychanalyste » n’est rattachée à aucun diplôme légalement reconnu, le titre et l’exercice de la psychanalyse ne sont donc pas contrôlés en France. Il s’agit en général d’un psychiatre ou d’un psychologue formé à la psychanalyse ayant décidé de se spécialiser dans ce courant théorique, fondé par Sigmund Freud. Par ailleurs, un praticien uniquement psychanalyste (non psychiatre et non psychologue) devrait – en théorie – avoir lui-même suivi une analyse, ainsi qu’une formation proposée par une association psychanalytique, et être supervisé par un autre psychanalyste. Néanmoins, il n’existe aucune obligation légale à cela.

Le psychothérapeute

Quant au titre de psychothérapeute, il n’est reconnu que depuis peu (2010 !) et seuls les psychologues, les psychanalystes membres d’une association reconnue et les médecins peuvent y prétendre. De plus, le titre de psychothérapeute n’est délivré qu’après avoir validé une formation théorique (400h) et pratique (5 mois de stage) prodiguées par une université. 

Nous venons ainsi de passer en revue les différences entre psychologue, psychiatre, psychanalyste et psychothérapeute. Cependant, il est important d’ajouter que chaque praticien aura son courant de pensée, sa méthode de travail… mais surtout sa propre personnalité !

Pourquoi consulter un psychologue ?

comment bien choisir son psychologue

A contrario des idées reçues, il n’y a pas que les « fous » qui consultent un psychologue… et ce n’est pas parce qu’on consulte un psychologue que l’on est fou !

Consulter un psychologue devient nécessaire quand vos difficultés génèrent de la souffrance psychique et/ou impactent différents domaines de votre vie. Par exemple, si vous souffrez d’anxiété et que cela devient très handicapant dans votre quotidien, il est tout à fait indiqué – voire recommandé – de consulter un thérapeute. Vous l’aurez compris, pas besoin de souffrir d’un trouble psychiatrique grave pour aller consulter, alors osez prendre soin de vous !

Quel(le) psychologue choisir ?

comment bien choisir son psychologue

Les premières questions à se poser

La première étape primordiale est de faire le point sur vous, sur ce que vous attendez d’un ou d’une psychologue, sur vos besoins et vos objectifs.

Pour commencer, quelle(s) problématique(s) souhaitez-vous travailler ? Avez-vous envie d’entamer un travail sur le long terme en rapport avec cette problématique, ou avez-vous plutôt besoin d’une aide ponctuelle ? Quelle serait votre demande et vos objectifs au cours de ce processus thérapeutique ? 

Ensuite, réfléchissez au profil du psychologue que vous recherchez. Quels critères sont importants pour vous en ce qui concerne le choix de votre thérapeute ? Préférez-vous que cette personne vous écoute sans intervenir, ou au contraire participe activement à l’échange ? Vous sentirez-vous plus à l’aise avec un homme ou une femme ? Quel type de thérapie vous attire le plus ?

Au niveau pratico-pratique, il est également important de vous demander quelle distance vous êtes prêt(e) à parcourir pour vous rendre aux séances.  Imaginons que le lieu du cabinet se situe assez loin de votre lieu de résidence par exemple, cela peut à terme constituer une réticence ou un frein pour vous. De plus, quel budget mensuel envisagez-vous de consacrer à votre thérapie ? En effet, une thérapie peut vite devenir couteuse et malgré le nouveau dispositif de remboursement des psychologues mis en place par l’État, il s’avère en réalité que très peu de psychologues en font partie. Cependant, certaines mutuelles peuvent prendre en charge et rembourser une partie des séances réalisées avec votre psychologue : n’hésitez donc pas à vous renseigner.

⤳ Après ce premier bilan, les réponses obtenues peuvent vous aider à y voir plus clair et à affiner vos recherches pour trouver la perle rare !

Choisir un homme ou une femme ?

Cette question revient souvent ; pourtant c’est à vous seul(e) de décider. Demandez-vous si vous vous sentiriez plus à l’aise et en confiance avec un homme ou une femme. Cela peut dépendre de votre problématique, mais aussi – et surtout – de votre vécu personnel. Des études montrent par exemple que les femmes auront davantage tendance à s’adresser à des femmes en cas de problèmes de fécondité, tandis que les hommes préféreront confier leurs difficultés sexuelles à des hommes. Cela ne veut pas pour autant dire que les psychologues hommes sont moins compétents que les psychologues femmes.

L'importance du climat de confiance

Une psychothérapie ne peut être efficace que si vous vous sentez à l’aise avec votre thérapeute. Ce climat de confiance est la condition sine qua non pour instaurer ce que l’on appelle une bonne « alliance thérapeutique ». L’alliance thérapeutique décrit le lien fort qui unit le thérapeute et son patient – entre respect, confiance, bienveillance et non-jugement. C’est dans ce contexte que l’échange entre le thérapeute et le patient pourra être riche de sens, et la thérapie bénéfique pour amener le patient vers un mieux être. Encore une fois, fiez vous à votre ressenti !

Être patient

Trouver LE thérapeute qui nous convient peut prendre du temps… et c’est ok ! Vous aurez peut être besoin de consulter plusieurs psychologues avant de trouver le bon, mais même si cela peut être frustrant, n’abandonnez pas ! Après tout… Rome ne s’est pas construite en un jour !

Où trouver son psy ?

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Les psys "gratuits"

Des consultations psychologiques gratuites et totalement prises en charge par la sécurité sociale sont possibles dans les CMP (Centre Médico-Psychologique). Les CMP sont des lieux de soins publics sectorisés proposant des consultations médico-sociales et psychologiques à toute personne en difficulté psychique. Il existe aussi bien des CMP pour enfants et adolescents, que pour adultes. Comment ça fonctionne ? Chaque personne, en fonction de son lieu de résidence, dépend d’un CMP particulier avec qui elle peut prendre contact directement. Malheureusement, la demande étant exponentielle et beaucoup plus importante que l’offre en cours, les listes d’inscription peuvent souvent aller jusqu’à six mois d’attente. Et parfois – pour ne pas dire souvent – le patient a besoin d’une prise en charge immédiate et ne peut pas attendre aussi longtemps.

Le médecin généraliste

Il est tout à fait possible de s’adresser à son médecin généraliste : non seulement il vous connait bien, mais il a l’habitude d’adresser ses patients à des psychologues. Il saura donc vous recommander un thérapeute dans son réseau de professionnels !

Le bouche à oreille

Consulter un professionnel conseillé par un proche présente des avantages certains : cela nous permet de gagner du temps dans nos recherches, et d’être – à priori – garanti des bonnes compétences du thérapeute qui nous a été recommandé. Attention toutefois, car le psychologue formidable de l’ami d’un ami de votre cousin ne sera peut être pas formidable pour vous ! De plus, cette situation peut s’avérer délicate pour le professionnel de santé, qui peut se retrouver coincé dans un conflit de loyauté menaçant son secret professionnel. En effet, les limites du cadre ne sont pas toujours évidentes dans le cas où le psychologue reçoit deux amis, ou encore deux membres de la même famille. Dans ce dernier cas d’ailleurs, il est très rare qu’un thérapeute reçoive plusieurs membres d’une même famille séparément.

Les annuaires en ligne (Des Pages Jaunes à Doctolib)

Il existe bon nombre d’annuaires en ligne répertoriant les différents professionnels de santé, et dont l’offre est évolutive. Le premier et le plus simple est l’annuaire des Pages Jaunes, qui permet de trouver les coordonnées des différents professionnels de santé autour de chez soi. Les informations obtenues pouvant sembler limitées, vous pouvez aussi vous tourner vers les divers annuaires gratuits en ligne, classant les psychologues par catégories. En effet, selon les annuaires, vous avez la possibilité de lancer une recherche selon des critères précis : lieu géographique, spécialité, thérapies proposées, public accueilli, problématiques prises en charge, tarifs etc. Cet outil est alors très pratique, notamment si vous avez réalisé ce premier travail de « sélection » comme expliqué plus haut. L’offre et la demande évoluant sans arrêt, il existe également des plateformes comme « Doctolib », reprenant les mêmes caractéristiques qu’un annuaire classique, mais avec la possibilité en plus de prendre rendez-vous en ligne.

Google

Internet… cet outil fabuleux ! Rien de plus simple que d’effectuer une recherche Google de nos jours. Qui plus est, vous avez la possibilité d’orienter votre recherche selon le type de professionnel recherché, votre lieu de résidence ou encore la spécialité désirée ! Aujourd’hui, la plupart des psychologues créent leur site internet, ce qui vous permet – à vous (futurs) patients –  de vous faire une première idée sur eux. Vous aurez accès à leur parcours, leur orientation théorique et leur méthode de travail, aux thérapies qu’ils proposent… ou encore des informations plus pratiques comme leurs tarifs, l’adresse de leur cabinet et les différents moyens de les contacter. Mais surtout, visiter le site internet d’un psychologue peut vous aider à savoir si vous avez un premier « feeling » avec lui. Ce feeling peut aussi bien se jouer à travers l’esthétique de son site internet (design, couleurs), que des mots choisis par exemple.

En réalité, cette première «  vitrine » à laquelle vous aurez accès est un bon indicateur, pour la simple et bonne raison que le site internet reflète la personnalité du psychologue. Ainsi, vous pourrez déterminer si vous souhaitez aller plus loin, et le contacter pour prendre rendez-vous !

Conclusion

En résumé, trouver un (bon) psychologue est tout un processus, et peut parfois prendre du temps. Toutefois, si vous vous posez les bonnes questions et suivez ces conseils, vous avez toutes les chances de trouver le thérapeute qui vous conviendra ! Alors, qu’est ce que vous attendez ? 😉

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